ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO
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ESSAI MOTO GUZZI 940 BELLAGIO
Le custom à l'italienne
Lancée en 2007, la Moto Guzzi Bellagio illustre bien le paradoxe italien :
conçue comme un custom, la machine de Mandello ne peut s'empêcher d'afficher un
accastillage aguichant. Alors, custom sportif ou roadster tranquille ? Un peu
des deux... Essai !
Depuis son passage dans le giron Piaggio, l'aigle de
Mandello del Lario n'a de cesse de déployer ses ailes en diversifiant son offre,
tout en s'efforçant de conserver ses spécificités historiques. Anticonformiste,
la production italienne se veut cependant plus attractive et mêle désormais
adroitement des solutions éprouvées avec une touche de modernisme bienvenue
Cette orientation est parfaitement mise en valeur avec la 940 Bellagio : la
moto affiche une partie cycle rigoureuse - voire sportive -, alors que de
légères touches de chrome associées à une assise basse (780 mm) et à un large
guidon de type Drag Bar renvoient directement aux canons du genre custom.
Plus ramassée et trapue qu'une California ou une Nevada, la Bellagio - du nom
d'un village situé près de l'usine Moto Guzzi - chasse en effet sur les terres
des références de la catégorie, comme la Harley-Davidson Sportster ou la récente
XR 1200 (lire l'essai
Comme elles, l'italienne exhibe crânement une plastique plantureuse, attirant le
regard sur sa taille fine et basse et ses deux cylindres pointés vers le haut,
comme débordant du Wonderbra d'acier formé par le cadre tubulaire
La selle creusée, l'angle de colonne ouvert (28°), les très jolies roues à
rayons et les silencieux sortant à gauche parachèvent les ressemblances avec la
production de l'Oncle Sam. Mais en bonne latine, la Bellagio n'hésite pas à
faire appel à des périphériques de qualité qui détonneraient presque pour une
moto de cette vocation. Non pas qu'elle brouille les cartes au point de s'y
perdre, mais la présence d'une imposante fourche réglable Marzocchi de 45 mm et
d'étriers Brembo pinçant des disques flottants de 320 mm via des durits tressées
ne dépareilleraient pas sur un roadster sportif !Bien sûr, avec 224 kg à sec, un empattement de 1 570 mm et une motorisation
issue de la Breva 850 ne délivrant "que" 75 chevaux à 7 200 tr/min, la Bellagio
ne prête pas vraiment à la gaudriole. Ses géniteurs ont toutefois mis un point
d'honneur à la doter richement pour lui permettre de sortir la tête haute d'une
balade un peu épicée. Bref, dans cette déclinaison Luxury au coloris
bi-ton - un modèle noir mat est aussi disponible au même prix - la moto
interpelle et semble prometteuse ! Son bloc compteur chromé surmontant le phare
et son délicieux éclairage arrière mettent de surcroît en évidence des formes
tout en rondeur et une finition soignée
Lancée en 2007, la Moto Guzzi Bellagio illustre bien le paradoxe italien :
conçue comme un custom, la machine de Mandello ne peut s'empêcher d'afficher un
accastillage aguichant. Alors, custom sportif ou roadster tranquille ? Un peu
des deux... Essai !
Depuis son passage dans le giron Piaggio, l'aigle de
Mandello del Lario n'a de cesse de déployer ses ailes en diversifiant son offre,
tout en s'efforçant de conserver ses spécificités historiques. Anticonformiste,
la production italienne se veut cependant plus attractive et mêle désormais
adroitement des solutions éprouvées avec une touche de modernisme bienvenue
Cette orientation est parfaitement mise en valeur avec la 940 Bellagio : la
moto affiche une partie cycle rigoureuse - voire sportive -, alors que de
légères touches de chrome associées à une assise basse (780 mm) et à un large
guidon de type Drag Bar renvoient directement aux canons du genre custom.
Plus ramassée et trapue qu'une California ou une Nevada, la Bellagio - du nom
d'un village situé près de l'usine Moto Guzzi - chasse en effet sur les terres
des références de la catégorie, comme la Harley-Davidson Sportster ou la récente
XR 1200 (lire l'essai
Comme elles, l'italienne exhibe crânement une plastique plantureuse, attirant le
regard sur sa taille fine et basse et ses deux cylindres pointés vers le haut,
comme débordant du Wonderbra d'acier formé par le cadre tubulaire
La selle creusée, l'angle de colonne ouvert (28°), les très jolies roues à
rayons et les silencieux sortant à gauche parachèvent les ressemblances avec la
production de l'Oncle Sam. Mais en bonne latine, la Bellagio n'hésite pas à
faire appel à des périphériques de qualité qui détonneraient presque pour une
moto de cette vocation. Non pas qu'elle brouille les cartes au point de s'y
perdre, mais la présence d'une imposante fourche réglable Marzocchi de 45 mm et
d'étriers Brembo pinçant des disques flottants de 320 mm via des durits tressées
ne dépareilleraient pas sur un roadster sportif !Bien sûr, avec 224 kg à sec, un empattement de 1 570 mm et une motorisation
issue de la Breva 850 ne délivrant "que" 75 chevaux à 7 200 tr/min, la Bellagio
ne prête pas vraiment à la gaudriole. Ses géniteurs ont toutefois mis un point
d'honneur à la doter richement pour lui permettre de sortir la tête haute d'une
balade un peu épicée. Bref, dans cette déclinaison Luxury au coloris
bi-ton - un modèle noir mat est aussi disponible au même prix - la moto
interpelle et semble prometteuse ! Son bloc compteur chromé surmontant le phare
et son délicieux éclairage arrière mettent de surcroît en évidence des formes
tout en rondeur et une finition soignée
Invité- Invité
En selle : surprenante et agile
La suite
Une fois en selle, la Guzz' continue de mélanger les
contrastes : le tableau de bord encadré de chromes fait l'impasse sur le
compte-tours et se colore d'une austère teinte ivoire. Mais un coup d'oeil plus
attentif à son contenu contredit cet apparent aspect vieillot : comme
directement prélevé dans le cockpit d'un Boeing, l'accessoire est en fait un
véritable ordinateur de bord dont les fonctions défilent d'une pichenette sur le
commodo gauche
Aux côtés de l'indicateur de vitesse analogique, un large écran orangé - à
intensité ajustable - dévoile un odomètre, la température extérieure, l'ampérage
de la batterie, l'heure, la consommation instantanée, un chrono (!) et deux
trips différents recensant le kilométrage, le temps de roulage, la consommation
moyenne, la vitesse moyenne et maxi... Difficile de faire plus complet ! Et si
cette débauche d'informations prête un peu à confusion au début, l'habitude est
vite acquise, à tel point que l'on en viendrait à pester contre leur absence sur
d'autres motos !
L'embrayage à sec est à commande hydraulique et, tout comme son homologue de
droite, son levier est réglable pour convenir à tous. L'assise est moelleuse et
le pilote bien calé grâce au dosseret constitué par l'accueillante selle
passager (plus épaisse sur cette version). Malheureusement, l'accessibilité aux
plus petits n'en reste pas moins délicate, à cause d'un entrejambe fortement
écarté, d'un poids élevé et d'un rayon de braquage digne d'un bateau de
croisière.
La position de conduite est assez agréable, le buste droit et les bras tendus
sans excès. Certes, le grand guidon écarte généreusement les bras, mais les
jambes se plient naturellement. Les commandes sont intuitives et si les genoux
des plus grands ne venaient pas heurter les culasses pendant que le coude
d'échappement brûle le talon de leur botte, la Bellagio serait proche du sans
faute... Moto Guzzi assure toutefois avoir revu le cheminement de ses silencieux
pour pallier ce phénomène sur les derniers modèles.
Pour clore le chapitre des défauts, la belle de Mandello pourra en exaspérer
plus d'un avec son ergot de béquille inaccessible, ses rétros peu efficaces et
placés à la même hauteur que ceux des voitures, sa commande de klaxon à la place
des clignotants, son bouchon de réservoir d'essence sans charnière et sa jauge à
huile par tirette cachée en dessous de la culasse gauche, juste à côté de
l'échappement : brûlures garanties lors la de vérification moteur chaud !
La Bellagio se rattrape cependant avec son large guidon facilitant les
déambulations au ralenti en ville, un très bon équilibre général, des commandes
douces, une boîte précise - bien que lente - et un espace généreux sous la selle
donnant aisément accès aux principaux fusibles. Dès les premiers tours de roues,
l'italienne fait effectivement oublier nombre de ses petites imperfections grâce
à son atout maître : son bicylindre de 935,6 cc développant 7,8 Nm de couple à 6
000 tr/min, dont 80% disponibles dès 2 800 tours !
Une fois en selle, la Guzz' continue de mélanger les
contrastes : le tableau de bord encadré de chromes fait l'impasse sur le
compte-tours et se colore d'une austère teinte ivoire. Mais un coup d'oeil plus
attentif à son contenu contredit cet apparent aspect vieillot : comme
directement prélevé dans le cockpit d'un Boeing, l'accessoire est en fait un
véritable ordinateur de bord dont les fonctions défilent d'une pichenette sur le
commodo gauche
Aux côtés de l'indicateur de vitesse analogique, un large écran orangé - à
intensité ajustable - dévoile un odomètre, la température extérieure, l'ampérage
de la batterie, l'heure, la consommation instantanée, un chrono (!) et deux
trips différents recensant le kilométrage, le temps de roulage, la consommation
moyenne, la vitesse moyenne et maxi... Difficile de faire plus complet ! Et si
cette débauche d'informations prête un peu à confusion au début, l'habitude est
vite acquise, à tel point que l'on en viendrait à pester contre leur absence sur
d'autres motos !
L'embrayage à sec est à commande hydraulique et, tout comme son homologue de
droite, son levier est réglable pour convenir à tous. L'assise est moelleuse et
le pilote bien calé grâce au dosseret constitué par l'accueillante selle
passager (plus épaisse sur cette version). Malheureusement, l'accessibilité aux
plus petits n'en reste pas moins délicate, à cause d'un entrejambe fortement
écarté, d'un poids élevé et d'un rayon de braquage digne d'un bateau de
croisière.
La position de conduite est assez agréable, le buste droit et les bras tendus
sans excès. Certes, le grand guidon écarte généreusement les bras, mais les
jambes se plient naturellement. Les commandes sont intuitives et si les genoux
des plus grands ne venaient pas heurter les culasses pendant que le coude
d'échappement brûle le talon de leur botte, la Bellagio serait proche du sans
faute... Moto Guzzi assure toutefois avoir revu le cheminement de ses silencieux
pour pallier ce phénomène sur les derniers modèles.
Pour clore le chapitre des défauts, la belle de Mandello pourra en exaspérer
plus d'un avec son ergot de béquille inaccessible, ses rétros peu efficaces et
placés à la même hauteur que ceux des voitures, sa commande de klaxon à la place
des clignotants, son bouchon de réservoir d'essence sans charnière et sa jauge à
huile par tirette cachée en dessous de la culasse gauche, juste à côté de
l'échappement : brûlures garanties lors la de vérification moteur chaud !
La Bellagio se rattrape cependant avec son large guidon facilitant les
déambulations au ralenti en ville, un très bon équilibre général, des commandes
douces, une boîte précise - bien que lente - et un espace généreux sous la selle
donnant aisément accès aux principaux fusibles. Dès les premiers tours de roues,
l'italienne fait effectivement oublier nombre de ses petites imperfections grâce
à son atout maître : son bicylindre de 935,6 cc développant 7,8 Nm de couple à 6
000 tr/min, dont 80% disponibles dès 2 800 tours !
Ensorceleur et très présent eu égard à sa puissance mesurée, le bloc en V à 90° envoie ses pulsations dès le ralenti - avec un coup de gaz, la moto se dandine sur la béquille sous l'effet du couple de renversement ! - et ses montées en régimes s'avèrent réjouissantes, d'autant que ponctuées d'un grondement d'ancienne GT de rallye ! Le twin n'est certes pas très poli : il vibre légèrement à hauts régimes, hoquette sans retenue lorsqu'on le sollicite trop bas dans les tours et manque de coffre dans les tours (à 90 km/h en 6ème, mieux vaut rétrograder pour dépasser sereinement). Néanmoins, il s'apprivoise facilement et permet d'aborder sans souci des routes dégagées ou des périphs blindés. |
Invité- Invité
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