Contrôle technique européen : un gros business. Mais la sécurité routière dans tout ça ?
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Contrôle technique européen : un gros business. Mais la sécurité routière dans tout ça ?
La Commission Européenne présente un projet de contrôle technique unifié. Concernant tous les véhicules, y compris les deux-roues de toutes cylindrées, encore plus fréquent que les CT actuels, il ne répond pas à la principale critique : l’état du véhicule n’est pas un facteur d’accident.
Les précédentes tentatives d’imposer un contrôle technique aux deux-roues ont toujours été repoussées, avec un argument-clé largement prouvé : les défaillances techniques ne sont PAS à l’origine des accidents (moins de 0,7% selon le rapport MAIDS et les assureurs).
Mais le lobby des centres de contrôle et d’autres forces commerciales passe aujourd’hui par un autre biais : l’uniformisation des CT à travers l’Union. Entre autres, ce texte prévoit une fréquence plus rapprochée (quatre ans, puis deux, puis tous les ans), qui impactera tout autant les automobilistes.
Pourquoi un tel acharnement à instaurer un CT inutile et que les usagers refusent massivement ? Le gâteau à se partager d’au moins 1,5 milliards d’Euros annuels rien que pour les deux-roues est une raison.
Accélérer l’obsolescence du parc dans l’espoir de booster les ventes peut en être une autre. Agir pour la sécurité routière ? Ce dernier argument est le plus fragile tant les données pour le contredire sont nombreuses.
Que le contrôle technique soit une opportunité commerciale, oui. Qu’il apporte quoi que soit en termes d’accidentalité, non. Ce ne sont pas les véhicules qui font les accidents, mais les comportements. Au niveau national comme européen, la politique de sécurité routière doit se faire AVEC les usagers, pas contre eux ni à leurs dépends. Réunis au sein de la FEMA (Fédération Européenne des Associations Motardes), les motards de tous les pays, dont la FFMC pour la France, entendent bien le faire savoir.
Communiqué de presse FFMC du jeudi 19 juillet 2012
Pourquoi s’opposer au CT moto
La récente proposition de la Commission européenne de généraliser la mesure à tous les véhicules a remis le contrôle technique (CT) moto sur le devant de la scène médiatique. Mais même chez les motards, l’opposition au CT ne fait pas l’unanimité. Pour la FFMC il faut pourtant y opposer un « non ! » catégorique. Voici ses principaux arguments.
Depuis le 12 juillet et la découverte de la proposition de la Commission européenne de généraliser le contrôle technique à tous les véhicules terrestres à moteur, beaucoup d’encre a coulé. Mais il suffit de parcourir les forums et les commentaires sur les sites internet (à commencer par motomag.com) pour s’en rendre compte : même chez les motards, les raisons de s’opposer au contrôle technique des motos ne sont pas une évidence pour tous.
Certains, croyant constater les bienfaits du CT pour les voitures, y voient une manière efficace d’améliorer la sécurité routière. La lutte contre le bruit ou la pollution semble aussi un bon argument pour ceux qui ne voient pas dans le CT une si mauvaise chose. D’autres paraissent persuadés que cela permettrait d’assainir le parc de deux-roues motorisés, qui n’est pourtant pas si malsain, rejoignant ainsi la thèse sécuritaire. Constatant que le CT moto existe déjà chez quelques-uns de nos voisins européens, des usagers estiment aussi qu’il n’y a pas de raison que ceux qui n’y sont pas encore soumis y échappent. Des arguments balayés par la Fédération française des motards en colère (FFMC).
Contre le CT moto, les principaux arguments de la FFMC
Les études des chaînes de CT ne sont pas crédibles (Ndlr : selon ces chaînes, une mystérieuse étude conclurait que 7% des accidents de moto sont dus à une défaillance technique), il n’y a aucun nouveau chiffre pour contredire l’étude la plus sérieuse sur le sujet (MAIDS) et ses 0,7% de défaillance technique potentielle. Et tous les chiffres fiables et de bon sens, notamment des assureurs et des experts de la question, qui savent bien que les comportements sont LA cause d’accidents.
Ce n’est pas parce qu’un véhicule présente, lors d’une expertise après coup, une défaillance par rapport à un point précis du CT que c’était LA cause de l’accident (par exemple une ampoule arrière grillée fait compter le véhicule comme défaillant… même si le crash est une collision frontale).
Les pays ayant les meilleurs taux d’accidents notamment deux-roues (par exemple Hollande et Finlande), n’ont pas de CT.
C’est une nouvelle mesure discriminatoire : ceux qui n’ont pas les moyens de changer régulièrement de véhicule seront ceux à qui on fera payer le plus de contrôles (tous les ans à partir de la 7e année !), alors qu’il n’est pas prouvé qu’ils sont plus impliqués dans les accidents.
De façon générale, AUCUNE étude n’a jamais réussi à prouver que les CT, auto ou moto, avaient un impact sur l’accidentalité. Ils laissent rouler moins de vieux trucs, oui, mais ce ne sont pas forcément les véhicules anciens qui ont des accidents, au contraire même dans le cas des deux-roues.
Même l’argument environnemental n’est pas suffisant : pousser les gens à renouveler leur véhicule est peut-être bon pour le commerce, mais le bilan écologique global est négatif en détruisant un véhicule amorti pour le remplacer par un neuf, même s’il pollue un peu moins en fonctionnement que le vieux.
Source : MotoMag.com du 26 juillet
Depuis le 12 juillet et la découverte de la proposition de la Commission européenne de généraliser le contrôle technique à tous les véhicules terrestres à moteur, beaucoup d’encre a coulé. Mais il suffit de parcourir les forums et les commentaires sur les sites internet (à commencer par motomag.com) pour s’en rendre compte : même chez les motards, les raisons de s’opposer au contrôle technique des motos ne sont pas une évidence pour tous.
Certains, croyant constater les bienfaits du CT pour les voitures, y voient une manière efficace d’améliorer la sécurité routière. La lutte contre le bruit ou la pollution semble aussi un bon argument pour ceux qui ne voient pas dans le CT une si mauvaise chose. D’autres paraissent persuadés que cela permettrait d’assainir le parc de deux-roues motorisés, qui n’est pourtant pas si malsain, rejoignant ainsi la thèse sécuritaire. Constatant que le CT moto existe déjà chez quelques-uns de nos voisins européens, des usagers estiment aussi qu’il n’y a pas de raison que ceux qui n’y sont pas encore soumis y échappent. Des arguments balayés par la Fédération française des motards en colère (FFMC).
Contre le CT moto, les principaux arguments de la FFMC
Les études des chaînes de CT ne sont pas crédibles (Ndlr : selon ces chaînes, une mystérieuse étude conclurait que 7% des accidents de moto sont dus à une défaillance technique), il n’y a aucun nouveau chiffre pour contredire l’étude la plus sérieuse sur le sujet (MAIDS) et ses 0,7% de défaillance technique potentielle. Et tous les chiffres fiables et de bon sens, notamment des assureurs et des experts de la question, qui savent bien que les comportements sont LA cause d’accidents.
Ce n’est pas parce qu’un véhicule présente, lors d’une expertise après coup, une défaillance par rapport à un point précis du CT que c’était LA cause de l’accident (par exemple une ampoule arrière grillée fait compter le véhicule comme défaillant… même si le crash est une collision frontale).
Les pays ayant les meilleurs taux d’accidents notamment deux-roues (par exemple Hollande et Finlande), n’ont pas de CT.
C’est une nouvelle mesure discriminatoire : ceux qui n’ont pas les moyens de changer régulièrement de véhicule seront ceux à qui on fera payer le plus de contrôles (tous les ans à partir de la 7e année !), alors qu’il n’est pas prouvé qu’ils sont plus impliqués dans les accidents.
De façon générale, AUCUNE étude n’a jamais réussi à prouver que les CT, auto ou moto, avaient un impact sur l’accidentalité. Ils laissent rouler moins de vieux trucs, oui, mais ce ne sont pas forcément les véhicules anciens qui ont des accidents, au contraire même dans le cas des deux-roues.
Même l’argument environnemental n’est pas suffisant : pousser les gens à renouveler leur véhicule est peut-être bon pour le commerce, mais le bilan écologique global est négatif en détruisant un véhicule amorti pour le remplacer par un neuf, même s’il pollue un peu moins en fonctionnement que le vieux.
Source : MotoMag.com du 26 juillet
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